Cinéma Thouars

thouars (79)

la réalisation d’un cinéma et aménagement du square franklin roosevelt
maître d'ouvrage : mairie de thouars

concours 2017
1 700 m²

chef de projet: keeyong lee
paysagiste: grue
Images: nicolas amar

 

Le nouveau cinéma de Thouars ambitionne d’incarner à la fois un signal dans la ville et un lieu de rencontre. C’est avant tout un lieu accessible, perméable, facile.Le projet développe un rapport raisonné entre densité, altimétrie, recul, pause et perforation. Ce jeu permet le mariage subtil entre rigueur et légèreté, afin de composer un ensemble à la fois cohérent, attractif et très fonctionnel, avec un fort objectif d’appropriation par le public.

La composition vise ici à redonner une certaine noblesse à ce type de lieu, noblesse que les cinémas ont perdue depuis l’arrivée des multiplex. Nous espérons un lieu qui aille au-delà de la volonté d’aller voir un film : un équipement qui soit une destination.

Le site est organisé autour de deux grands balcons afin des structurer les vues, trouver une connexion avec le parc botanique et relier directement les différents niveaux de la ville, un escalier monumental est implanté, perpendiculairement au coteau. Il forme une liaison évidente entre l’entrée de la ville médiévale, le parc et les remparts. Deux escaliers permettent enfin de fluidifier les circulations et d’offrir des raccourcis pratiques entre la place Flandres Dunkerque et la rue Pascal.

Indissociable des espaces publics créés, le cinéma est un bâtiment-clé, « articulation » qui offre ses différentes façades à la ville et relie tous les espaces entre eux.Dans la recherche d’une esthétique contemporaine forte, le cinéma se construit sur une trame régulière donnant corps à un socle vitré. Ainsi très ouvert sur son environnement direct et plus lointain, ce socle se veut l’élément fédérateur du lieu : connectant toutes les fonctions, il met en scène les activités qui s’y déroulent depuis l’espace public.

Sur ce rez-de-chaussée vitré, se posent 5 émergences, chacune répondant à une entité programmatique. Un moucharabieh caractérise deux de ces émergences (le hall et la circulation verticale) afin de les démarquer et de laisser passer la lumière.

En ciselant des percées dans ces émergences initialement très strictes, les façades s’allègent et s’animent, la lumière devient un atout scénographique tant à l’intérieur que depuis la ville.

Par le contraste des émergences et de leur traitement, le bâtiment ambitionne d’interpeller malgré sa grande simplicité. La simplicité s’exprime aussi à travers les matériaux. Béton, brique et verre s’associent pour souligner ce qui est nécessaire sans entraver la lecture. Finalement, le cinéma devient ludique grâce à sa rigueur. D’abord, de ces lignes épurées jaillit le contrôle de ce qui doit être vu (les zones animées, les jeux de lumière du moucharabieh), ce qui doit être compris (les entités programmatiques), ce qui doit être ressenti (l’aisance et l’appropriation grâce à une lecture facilitée des espaces autant à l’intérieur qu’à l’extérieur). Et puis, c’est une simplicité « ambitieuse » en cela qu’elle permet à la culture elle-même d’exister, d’être au cœur du langage architectural. L’effervescence sociale qui s’y déroule n’en devient que plus expressive et pleinement affichée.

L’un des principes fondateurs du projet repose sur la perméabilité du bâti. Le hall en l’un des symboles. Prenant place au cœur du socle vitré, il est structurant à la fois du point de vue de sa fonction puisqu’il mène à tout, mais aussi visuellement par sa double hauteur et sa grande transparence qui sont comme une invitation et une délimitation floutée entre intérieur et extérieur. La fluidité de passage depuis la ville culmine dans le hall, remarquable par sa hauteur intérieure de 7 mètres, sa grande clarté et sa facilité de fonctionnement. Le bar est relié au hall mais peut bénéficier d’un fonctionnement indépendant grâce à une cloison mobile. L’espace exposition saura accueillir des usages variés au gré de l’évolution des besoins. Une volonté d’articulation stricte des salles a guidé le choix de regrouper les cabines de projection en les reliant par une circulation dédiée. Une partie de la zone administrative est en connexion visuelle directe avec le hall afin de garantir une visibilité générale par transparence.